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— par Maxime Bilodeau

12 avril 2023

Un soleil artificiel à la rescousse de l'agriculture

AGRI-AGRO. Il fera soleil 365 jours par année sous la serre en verre actuellement en construction à la ferme écologique Petit Brûlé de Rigaud, en Montérégie.

De septembre à avril, les mois où le soleil se fait timide sous nos latitudes nordiques, un éclairage intelligent à diode électroluminescente (DEL) fournira juste ce qu’il faut de lumière pas si artificielle que ça aux 120 tonnes de légumes biologiques qui pousseront annuellement dans cet environnement contrôlé et fermé.

En effet, le spectre et l’intensité des rayons générés par les différents luminaires s’ajusteront selon les différentes variétés de produits cultivés — laitues, tomates, poivrons et concombres. Cela aura pour effet d’optimiser leur croissance, mais aussi de réaliser d’importantes économies d’énergie compatibles avec l’agriculture écoresponsable pratiquée par Petit Brûlé.

« La lumière à DEL occasionne beaucoup moins de pertes de chaleur que les lampes à vapeur de sodium haute pression. Et contrairement à la DEL conventionnelle, qui est plutôt statique, notre solution s’adapte aux besoins évolutifs des cultures » , explique Kassim Tremblay, vice-président au développement des affaires de Sollum, l’entreprise montréalaise derrière la fameuse technologie brevetée d’éclairage horticole.

Dans les faits, ces luminaires sont connectés à une couche informatique en périphérie qui garantit performance et fiabilité, même lorsque l’Internet est en panne. Mieux encore, ils sont mus par l’intelligence artificielle et peuvent être programmés à distance et en temps réel par l’entremise d’une plateforme infonuagique sophistiquée.

« La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas. C’est ce mantra qui a guidé l’ensemble des choix de conception de notre serre, y compris en ce qui a trait à l’éclairage » , raconte David Théorêt, copropriétaire de la ferme Petit Brûlé avec sa conjointe Marie-Pierre Gauthier. « Comme nous y cultiverons plusieurs légumes, il nous fallait être en mesure de jouer avec les recettes lumineuses. »

Cette stratégie contribue à la productivité des cultures, à l’optimisation de la couleur et de la qualité des plantes de même qu’à la taille des produits et à leur durée de conservation. Surtout, elle permettra à Petit Brûlé d’offrir 1300 paniers de légumes biologiques frais par semaine à longueur d’année à autant de familles.

Autosuffisance alimentaire

Augmenter la capacité de subvenir aux besoins alimentaires de tous les Québécois est une volonté qui est née lors des premiers mois de la pandémie de COVID-19, en 2020. Depuis, le gouvernement du Québec a multiplié les initiatives afin d’accroître la production et la productivité du secteur serricole. Le but : doubler la superficie de production de fruits et de légumes de serre de la province d’ici 2025.

« Avec ses 125 hectares de serres alimentaires, le Québec est à mi-chemin de son objectif. Le plus gros producteur à l’échelle du Canada demeure cependant l’Ontario, surtout dans les régions de Leamington et de Kingsville », analyse Kassim Tremblay, de Sollum.


 
 
 

Comme les coûts énergétiques pour la production en serre sont élevés, ces derniers doivent être pris en compte pour mener à bien ce chantier collectif.C’est ce qui explique pourquoi Hydro-Québec a accordé à Petit Brûlé un soutien financier de 78 000 $ en vertu du programme Produits agricoles efficaces — volet Éclairage à DEL.

La ferme écologique a aussi reçu une aide financière pouvant atteindre 730 000 $ issue du Programme d’aide financière pour favoriser le développement des serres. Le montant correspond « à une réduction de 40 % des coûts d’électricité admissibles », peut-on lire sur le site du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

Bien que « très aidants », ces programmes, tout comme celui du Programme de soutien au développement des entreprises serricoles, demeurent néanmoins imparfaits, estime Kassim Tremblay. « Il manque des mesures pour favoriser l’achat local, auprès d’entreprises d’ici plutôt que d’ailleurs, déplore-t-il. On ressent cette lacune dans notre segment de marché. »

Même son de cloche du côté de David Théorêt, de Petit Brûlé. « Sans ces programmes, nous aurions probablement opté pour un projet de plus petite envergure qui aurait permis de nourrir 200 ou 300 familles, reconnaît-il. Cela dit, hormis nos propres valeurs, rien ne nous incitait à concrétiser notre vision d’économie circulaire et d’approvisionnement local. »



Maxime Bilodeau
Les Affaires
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